MUNZ FLOOR, l’art du mouvement pour votre santé fasciale

Aux origines des corps

Comme nous l’avons vu précédemment, les mitochondries ont apporté aux cellules eucaryotes une capacité énergétique démultipliée leur permettant de construire, non plus des colonies multicellulaires mais des corps réunis par une matrice extracellulaire (MEC). Formant une enceinte protectrice dont le milieu intérieur reproduit le substrat marin, ils ont évolués vers des organismes de plus en plus complexes. Si les systèmes nerveux et hormonaux ont permis d’assurer la communication et la coordination nécessaire au maintien de l’intégrité de ces individualités, le système fascial s’est développé pour faire face aux contraintes gravitationnelles, mécaniques, s’exerçant sur elles. Évoluant d’abord dans un milieu marin, ces systèmes matriciels se sont organisés pour lutter contre les pressions aqueuses avant de conquérir le milieu aérien où la gravité les accélérait contre le sol, menaçant de les écraser. La matrice ligneuse des végétaux mêlant dans un feuilletage régulier membranes et interstices liquidiens a été la première réponse de la vie pour se dresser vers le ciel. Puis, notamment avec les tétrapodes, les animaux ont commencé la colonisation terrestre par ces corps complexes capables de mouvoir leurs colonies cellulaires en milieu aérien.

Matrices Extra-cellulaires végétales (à gauche) et animales (à droite)

Le système fascial humain

Le système fascial humain est une des ultimes « inventions » de l’évolution, la bipédie permettant à homo sapiens de libérer la colonne cervicale et la tête pour développer une capacité de communication au langage extrêmement sophistiquée tout en permettant au membre supérieur de s’affranchir définitivement de sa fonction locomotrice pour donner sa pleine puissance de créativité pour transformer l’environnement. Notre espèce s’est ainsi construit un environnement extrêmement protégé l’emportant, après 10 millions d’années d’évolution à peaufiner sa capacité de survie dans un environnement hostile, vers un avenir de sédentarité à l’origine de nos multiples maladies de civilisations (Voir « l’histoire du corps humain » de D. Lieberman). Paradoxalement, nos corps et leur système fascial en maitrisant la gravité d’abord pour modeler leur environnement se sont rendus obsolètes. Alors, avant de maitriser l’étape suivante pour s’affranchir définitivement de la gravité en colonisant l’espace et devenir des « poissons bulles », il nous faut entretenir ces corps devenus encombrants.

L’illusion du classicisme

Né au XVIIème siècle, le classicisme promettait à l’honnête homme de s’affranchir définitivement de la nature que ce soit dans son comportement social, les arts et les sciences… Rien d’étonnant si la Méthode MUNZ FLOOR a été développé par un ancien danseur classique dont le corps a souffert de tant d’années et de milliers d’heures passées à lui intimer des mouvements aux axes symétriques si parfaits censés montrer notre virtuosité à s’affranchir de la gravité… A 30 ans, après deux décennies d’entraînement quotidien à l’Opéra National de Paris puis à l’Opéra National de Berlin, Alexandre Munz se trouve confronté à son corps refusant de continuer à défier sa nature ! La médecine, n’envisageant pas la réforme, ne lui propose que l’opération chirurgicale.

Alexandre Munz, fondateur de MUNZ FLOOR

Une intuition corporelle salvatrice

N’acceptant pas cette inéluctable intervention, Alexandre va transgresser cette injonction sociale pour se fier à son intuition corporelle et commencer une expérience initiatique en utilisant son corps comme champ d’expérimentation. S’éloignant des schémas utilisés pendant sa carrière de danseur, empruntant des axes inattendus, il découvre des sensations nouvelles, plus spontanées. Ce système proprioceptif hyperaiguisé des danseurs classiques est lancé sur des chemins de traverse, découvre des couches qui s’animent, des circulations de forces qui le parcourent … et le régénère.  Son idée géniale, ralentir ! Dès lors, son mental est débranché, découvre des états de conscience modifiés et surtout laisse le champ libre à une entité omniprésente qu’il perçoit comme régénératrice. Dès lors, sans le savoir, il expérimente intuitivement le système fascial. Peu à peu, il explore ce nouvel organe qui se dévoile à lui avec ses spirales libératrices et sa circulation interstitielle qui le draine au plus profond de lui-même. Ses douleurs disparaissent, s’évanouissent pour laisser place à une douceur et à une sensation retrouvée d’unité et d’intégrité corporelle.

MUNZ FLOOR, l’art du mouvement fascial

Dès lors, il crée la méthode MUNZ FLOOR et s’emploie à ‘’chorégraphier’’ plus de 600 exercices pour les partager avec tous ceux qui veulent découvrir leur propre santé fasciale, et forme des centaines de professionnels de la santé et de coachs de pratiques somatiques à travers le monde. Sa méthode s’adresse à tous ceux qui ont perdu la cartographie intérieure de leur système fascial pour en retrouver le chemin. Complémentaire des thérapies manuelles détectant les densifications fasciales perturbant le trajet naturel de notre proprioception, elle rétablit et entretient la communication mécanique entre nos cellules propre à la matrice extracellulaire dont le système fascial est l’émanation à l’échelle corporelle. Elle permet ainsi à chacun d’optimiser d’autres approches plus neurosensorielles comme la méthode Feldenkrais, le Yoga, le Qi Qong, le Tai chi et les arts martiaux en général, en retrouvant préalablement la continuité matricielle perturbée… Alors plus que de longues explications, MUNZ FLOOR n’ayant pas de contrindications connues, la meilleure manière de découvrir cette méthode est de laisser votre corps en faire l’expérience !

1- Sagan, L.G. (1967). On the origin of mitosing cells. Journal of theoretical biology, 14 3, 255-74 .
2- Gray, M.W. (2017). Lynn Margulis and the endosymbiont hypothesis: 50 years later. Molecular Biology of the Cell, 28, 1285 – 1287.
3- Kloareg, B., Badis, Y., Cock, J.M., & Michel, G. (2021). Role and Evolution of the Extracellular Matrix in the Acquisition of Complex Multicellularity in Eukaryotes: A Macroalgal Perspective. Genes, 12.
4- Özbek, S., Balasubramanian, P.G., Chiquet‐Ehrismann, R., Tucker, R.P., & Adams, J.C. (2010). The Evolution of Extracellular Matrix. Molecular Biology of the Cell, 21, 4300 – 4305.
5- Volkmann, D., & Baluška, F. (2006). Gravity: one of the driving forces for evolution. Protoplasma, 229, 143-148.