Si le système fascial permet la mise ne relation mécanobiologique des différents organes et systèmes de l’organisme du niveau moléculaire à l’échelle corporelle, il est également interdépendant de son environnement. Aux interactions essentiellement biologiques et mécaniques des premiers corps, se sont progressivement ajoutées une interdépendance intra-espèces. Cette dernière s’est considérablement complexifiée chez les mammifères chez qui le lien affectif, créé par l’éducation des jeunes, influence considérablement le développement des individus. Ce sont ces interactions qu’étudient l’éthologie, s’attachant aux ressorts biologiques du comportement, et l’anthropologie qui envisage l’homme dans sa diversité, sa culture et son histoire à travers des approches monographiques et holistes. Nous vous proposons un certain nombre d’ouvrages destinés à appréhender ces interdépendances sociales complexes qui nous relient à nos congénères et tissent une toile dont les mailles constituent des des attaches neuro-sensorielles, aussi puissantes que les forces électromagnétiques et gravitationnelles auxquelles nous sommes soumis biologiquement.
Graeber et Wengrow nous proposent une fresque fascinante de l’histoire de nos civilisations en croisant les découvertes les plus récentes en archéologie avec les études anthropologiques des dernières sociétés dites primitives, vivants en marge de notre civilisation occidentale tendant à l’uniformisation. Ils nous décrivent un kaléïdoscope d’organisations sociales et politiques qui se sont succédées depuis plusieurs dizaines de milliers d’années, montrant toute la créativité et l’adaptabilité des groupes humains face aux défis de leur environnement. Une bouffée d’air frais pour nous inventer un futur libérant le comportement humain du déterminisme consumériste !
De la même manière que l’ouvrage précédent, « Au commencement était le sexe » coécrit par deux spécialistes, mêlant leur expérience de la psychologie et de l’anthropologie, éclaire nos comportements les plus intimes à la lumière des connaissances les plus récentes de la préhistoire des hominidés. Christopher Ryan et Cacilda Jethá bouleversent notre regard sur nos comportements de manière radical afin de nous amener à repenser notre manière de vivre ensemble et de nous aimer, quelques soit le sens que nous entendons donner à ce mot trop souvent galvaudé !
Avec « Le dernier Néandertalien », après « Néandertal nu » où il nous invitait à nous plonger dans la psyché (imaginée…) de cet ancêtre trop longtemps caricaturé, Ludovic Slimak nous invite à une enquête où nous découvrons les ressorts fastidieux de la recherche paléo-anthropologique. Il nous amène ainsi à décentrer notre perspective, à faire un pas de côté, pour percevoir notre nature d’homo sapiens et des civilisations qu’il a construit. Constat sans concession de notre capacité à nous affranchir de notre environnement biologique pour alimenter notre réalité imaginaire, il nous amène à nous interroger sur notre trajectoire et notre avenir…
Pouvons nous remonter le temps et retrouver le mythe originel d’homo sapiens, fondateur de l’ensemble des récits de nos civilisations ? C’est cette quête un peu folle qui est celle que Jean Loïc Le Quellec, mythologue et préhistorien, nous conte dans « La caverne originelle » afin de percer le mystère de l’art pariétal du paléolithique. Quasi universel, de nombreuses théories ont été échafaudés pour en élucider les mystères sans qu’aucune ne parviennent à s’imposer. L’auteur nous dévoile, à l’aide des outils numériques permettant de construire un « arbre philogénétique » des mythes, que l’ensemble de ces traces nous révèle qu’un grand grand mythe de création est probablement à l’origine de ces oeuvres. Un récit passionnant pour tous ceux qui s’intéresse à nos origines et à celles de notre culture Sapiens…